depuis la chambre noire
Au cœur de la maison, un couloir sombre conduit à différentes chambres. Si l'on est attentif, on remarque que la lumière intense des jours d'été projette l'image inversée du paysage sur les parois opposées aux trous de serrure des portes.
Fasciné par ces apparitions, on approche instinctivement la main des sténopés, traversant les raies de lumière. On cherche peut-être par ce geste à éprouver la matérialité de l'image, à vérifier sa réalité, à faire l'expérience de sa fugacité. Pendant cet intervalle, la paume de la main devient réceptacle et la peau fait office d'écran blanc. Une image mouvante et évanescente du monde extérieur se dessine irrégulièrement aux creux de la main, sur les doigts ou sur les avants bras et vient se mêler aux lignes de la main ou aux dessins de la peau.